Comme dit le dictons « Les années se suivent mais ne se ressemblent pas », 2019 ne fait pas exception. Un printemps tardif, des semis répartis entre mai et fin juin, des changements d’hybrides sans compter les conditions de semis parfois peu idéales, font partis des grands défis de 2019. Heureusement, pour la plupart vous aurez remarqué que le maïs a rattrapé beaucoup de retard grâce aux chaleurs du mois de Juillet.

Maintenant, la question qui revient toujours : Qu’en sera-t-il de la qualité du maïs ensilage ?

Impacts d’un semis tardifs

Selon une étude réalisée à l’Université du Wisconsin, ce n’est qu’à partir du 15 mai qu’on voit le potentiel de rendement diminué. Contrairement à ce que l’on peut penser, la taille du plant ne différera pas puisque le nombre de feuilles et la taille de la tige sont plutôt fonction de la génétique. Par contre, le rendement en amidon peut être affecté par la date de semis contrairement à la digestibilité de la fibre qui, pour sa part, restera sensiblement la même, quelle que soit la date de semis.

Impact de l’environnement

Les conditions climatiques avant et après l’apparition des soies affectent la qualité de l’ensilage. Avant l’apparition des soies (R1), la météo influence la hauteur du plant et la digestibilité de la fibre alors qu’après ce sera plutôt le contenu en grain, donc en amidon, qui sera influencé. Les études les plus récentes démontrent qu’en saison plus sèche, lors de la période végétative, la digestibilité de la fibre est augmentée alors qu’en période plus humide, c’est  l’inverse.

Pour 2019, les conditions de croissance sont extrêmement différentes d’une région à l’autre, donc il est difficile de généraliser. Beau temps mauvais temps, les producteurs ont tout de même un contrôle sur plusieurs facteurs à la récolte qui  puissent faire la différence entre un ensilage de qualité ou non.

Matière sèche à la récolte VS Maturité à la récolte

Bien que la ligne de lait soit un bon indicateur, elle n’est pas toujours bien corrélée avec la teneur en eau du plant complet. Les recommandations courantes ciblent une ligne de maturité à ½ – ¾ et le plant entier entre 35 et 38% de MS., chez les génétiques plus récentes offrant une meilleure santé du plant tard en saison. La matière sèche ciblée à la récolte est également fonction des structures d’entreposages. Les silos-tours sont les structures qui demandent le plus d’attention, pour éviter les écoulements et favoriser une bonne compaction.

Selon les conditions de séchage, ce n’est pas rare de constater qu’un plant de maïs sèche au rythme de 0.5 à 1.0 point par jour. C’est également courant pour la maïs ensilage de déposer entre 0.5 à 1.0 point d’amidon par jour jusqu’à ce que le grain atteigne le point noir.

Saviez-vous que 1% d’amidon supplémentaire
représente en moyenne 90$/acre?
$ Équivalent lait/ac

Hauteur de coupe idéale

Certains producteurs coupent leur maïs-ensilage plus haut pour accroître la teneur en amidon et pour améliorer la digestibilité de la fibre (NDFD). Selon l’hybride et la saison de croissance, les recherches indiquent que l’augmentation de la hauteur de coupe de 12po peut accroître de 2-3% la teneur en amidon et de 2-4% la NDFD. L’impact sur le rendement dépend, dans une certaine mesure, du potentiel de rendement de l’hybride, mais en général, attendez-vous à ce que le rendement (base 35% MS) baisse d’environ 0.1 à 0.2 tonne/acre pour chaque pouce.

Une façon de déterminer l’impact potentiel d’une hauteur de coupe plus élevée consiste à récolter manuellement, deux semaines avant la récolte, cinq à dix plants représentatifs à une hauteur de coupe normale (12po) et d’autres plants à une hauteur plus élevée. Les échantillons peuvent être envoyés au laboratoire et analysés pour la digestibilité de manière à savoir si la perte de rendement est justifiable.

Pour certains hybrides très riche en amidon (plant parfois plus court), on ne suggère pas d’hausser la hauteur de coupe pour éviter de se retrouver avec une densité en amidon trop élevée. Ceci est d’autant plus applicable lorsque le taux d’inclusion de maïs ensilage dans la ration est très élevé (plus de 50% de la ration).

***Notez que la réduction des rendements par une coupe plus élevée ne présente aucun avantage économique chez les BMR puisque la digestibilité de la fibre est déjà très élevée.

Bonne récolte !